Vélo des villes et voiture des champs
Quand je suis parti de Paris pour vivre dans une commune de 20 000 habitants, un cycliste militant m’a prévenu que « tu vas à la campagne, il faut une voiture ».
« Le vélo en ville »
Après avoir associé le vélo aux congés payés, au sport, à la campagne, au loisirs, les médias et militants l’associent maintenant presque systématiquement à « la ville ».
« La voiture hors de nos villes », « Une ville sans voiture »…
La critique de l’usage de la voiture, est aussi systématiquement associée à « la ville ». Quid du reste du territoire ? Est-ce à dire qu’elle y est légitime ? Est-ce un néant qu’il faut traverser le plus vite possible pour atteindre sa résidence secondaire ?
7 ans que je vis sans voiture dans ma campagne de Parisien. Mes voisins de communes limitrophes, moins peuplées, me disent « tu habites en ville, nous on ne peut pas se passer de voiture ».
Les définitions de « la ville » et de « la campagne » sont multiples et subjectives. On arrive alors toujours à être la ville ou la campagne de quelqu’un d’autre. La dichotomie, voire l’opposition interdépendante ville/campagne relève d’un imaginaire, voire d’une certaine paresse intellectuelle qui permet d’évacuer des enjeux sociaux-économiques plus complexes. (Comme les riches/pauvres, le bien/le mal, les français/étrangers, etc…)
De cette bouillie, on arrive alors toujours à se réclamer de « la ville » ou de « la campagne » et légitimer son comportement quand cela nous arrange.
Bagnole nulle part !